Al fait nuit dans le gymnase

Collectif, rassembleur, compétitif, individualiste, le sport divise autant qu’il réunit. Autour d’un verre ou d’un ballon, la performance est applaudie par les un·es, raillée par les autres. Faisant chaque jour parler de lui, l’évènement sportif peut aussi être celui du racisme, de la misogynie, de l’homophobie, de l’acceptation, de la tolérance. Un monde vaste, ambigu et complexe auquel s’attaque la nouvelle pièce de Lundy Grandpré.
En rassemblant le public autour de l’espace du sport, Lundy Grandpré quitte l’espace symbolique du théâtre à la rencontre de celui du gymnase pour tenter de l’apprivoiser, l’analyser et le déconstruire. Le sport comme outil d’oppression et de domination sur les corps, comme événement capitaliste et marketing à l’heure dans la mondialisation, devient le lieu du jeu collectif et de la réinvention des normes.

À propos du titre de la pièce

En avril 2019, lors de notre résidence à La Pratique, à Vatan, nous découvrons le travail d’Alpheratz (enseignanx de linguistique, sémiotique et communication à Sorbonne Université). Al est spécialiste du français inclusif et du genre neutre. Ses recherches sont consignées dans l’ouvrage Grammaire du français inclusif, un lexique de genre neutre et de règles grammaticales inclusives, parue aux éditions Vent solars en 2018.
Quand nous le découvrons, son livre est accompagné d’une carte postale éditée avec la phrase « Al fait nuit dans le gymnase ». Les recherches d’Alpheratz nous accompagnent dans la création de nos pièces, c’est pourquoi nous décidons d’utiliser cette phrase pour nommer notre nouvelle création. En effet, dans son état actuel, la langue française contribue à l’invisibilisation des femmes et des personnes non- binaires en donnant le masculin comme forme dite «neutre». C’est pourquoi nous militons pour l’utilisation de formes de français inclusif.
Nous remercions chaleureusement Alpheratz d’avoir accepté de nous prêter sa phrase.