Enregistrement de voix à partir de correspondances de trois poilus pendant la guerre 1914-1918.

  • D'après les lettres de Félix Basin, Aimé Thiam et Jean Thiriot
  • Réalisation Martin Poncet
  • Voix Stéphane Robles, Philippe Maguin, Martin Poncet
  • Scénographie de l'exposition Light Matter

l'EXPOSITION

Il y a cent ans éclatait en Europe le premier conflit se déployant à l’échelle planétaire. Il fera plus de 18 millions de morts tant civils que militaires. Née de la rencontre des héritages de deux familles messines, l’exposition À chacun sa Grande Guerre / Traces, destins, frontières relate, au travers d’écrits et de productions artistiques, un récit intime du conflit, dans laquelle la petite et la grande histoire s’entrelacent.

La Grande Guerre se livre ici par les prismes du souvenir, de l’émotion, de la pratique artistique et de la volonté de transmission. La justesse et l’intelligence des analyses, l’humour et l’amour des mots mais aussi la simplicité et la sincérité des sentiments, rendent les témoignages de Félix Basin, Jean Thiriot et Aimé Thiam, universels et intemporels. Il y est question de liens filiaux, familiaux et sentimentaux, d’attachement, de lassitude, de doute, de courage, de désespoir, de colère et de douleur…

Par sa position d’entre-deux, allemande depuis à peine plus de quarante ans en 1914, la situation de Metz est ambiguë et ambivalente. Les parcours des trois soldats illustrent remarquablement cette complexité.

Le soldat français, Félix Basin, époux et père de famille de 31 ans, est engagé durant tout le conflit et participe à la fameuse bataille de Verdun. Jean Thiriot, jeune Messin de 18 ans, commence la guerre dans l’armée allemande, la déserte pour s’engager ensuite dans l’armée française. Aimé Thiam, Messin, époux et père de famille de 38 ans, est quant à lui enrôlé du côté allemand durant tout le conflit.

Les protagonistes de la première guerre mondiale ont aujourd’hui tous disparus. Dès lors, les traces personnelles et intimes livrées par les soldats des deux camps constituent des legs précieux qui permettent de rendre la réalité du conflit plus palpable, plus réelle.

Ressentir l’absurdité de toute guerre, l’impuissance des hommes mais aussi, leur force et leur dignité face à l’adversité, telle est l’invitation de l’exposition «A chacun sa Grande Guerre».

  • Espérant que la guerre ne peut plus durer si longtemps, et qu'avec la grâce de Dieu qui m'a protégé jusqu'à aujourd'hui, j'aurai le bonheur de rentrer au sein de ma famille. Je promets en rentrant:
  • - De travailler autant que je pourrai pour élever honnêtement ma famille et lui procurer autant de bonheur que je pourrai.
  • - D'aimer ma chère femme comme elle le mérite, de ne plus lui causer aucun chagrin.
  • - D'élever nos enfants bien chrétiennement et tâcher par mon travail assidu de procurer l'aisance à ma famille.

  • Je promets en outre:
  • - De ne jamais aller au cabaret que tant qu'il sera nécessaire et de ne jamais m'y attarder.
  • - De faire autant que possible une bonne promenade avec ma femme et mes enfants et chaque fois que je sortirai en ville lui faire une petite gratitude.
  • - De lui arranger notre maison intérieurement et extérieurement aussi bien que je pourrai, et aussitôt que j'en aurai l'occasion.
  • - De l'aider tant que je pourrai à soigner et élever nos chers enfants:
  • 1. Ne pas les gâter
  • 2. Bien les éduquer
  • 3. Les instruire autant qu'il leur sera nécessaire pour faire honneur à leurs parents, sans aller trop loin.

  • - Je promets aussi d'être sincère avec ma Lucie, de ne pas lui dire de mensonge du tout.
Aimé Thiam, le 15 juin 1915
Affiche de l'exposition

Production Les Archives Municipales pour la ville de Metz

Lieu de l'exposition à la Porte des Allemands à Metz.